Le cannabis en entreprise

Le chef d’entreprise est responsable de la sécurité de ses employés sur le lieu de travail

Au sens de la loi, un chef d’entreprise est responsable de la sécurité de ses employés au travail. En effet, un employé sous l’emprise de stupéfiants sur le lieu de travail peut mettre en danger sa propre sécurité mais aussi celle de son entourage. Le cannabis provoque, entre autres, une altération de la vigilance ainsi qu’une modification de la perception du risque ce qui conduit le consommateur à sous-estimer le danger.

15 à 20% des accidents professionnels ont pour origine le cannabis, l’alcool et les médicaments

Toutes les entreprises sont concernées par la drogues et les addictions. Le cannabis est la substance illicite la plus consommée en France. On estime à 1,2 millions le nombre de consommateurs réguliers de cannabis en France. On entend par consommateur régulier une personne qui a consommé du cannabis plus de 10 fois au cours des 30 derniers jours. A ce titre, 14% des entreprises de plus de 50 salariés auraient déjà été confrontées à des problèmes de cannabis. Par ailleurs, le cannabis est sur le podiums des substances psychotropes les plus consommées en compagnie de l’alcool et du tabac.

Les professions à risque pour les usagers de cannabis

Si tout individu, qui consomme du cannabis, sera la proie des effets de cette substance et verra ses performances diminuer sur son lieu de travail, certaines professions sont davantage exposées et vulnérables vis-à-vis des conséquences d’une consommation de stupéfiants. Toute profession engageant la sécurité du salarié ou celle d’autrui est considérée comme profession à risque.

Professions à risque: chauffeur, transporteur, conducteur de machines outil, agent de sécurité, personne en contact avec une arme, pompier.

Par ailleurs certaines conditions de travail sont qualifiées de facteurs aggravant vis-vis des conséquences d’une consommation de stupéfiants, parmi elles ont peut citer le travail posté, le travail de nuit, le travail isolé, les postes nécessitant de la vigilance comme le gardiennage par exemple.

Les intérimaires : une population à hauts risques face au cannabis

L’âge moyen des intérimaires est aujourd’hui de 29 ans. Or dans la tranche d’âge des 18-34 ans, 53% des hommes et 27% des femmes ont expérimenté le cannabis. Dans cette même tranche d’âge, 14% des hommes et 6% des femmes en sont des consommateurs réguliers (10 fois par mois et plus). Par ailleurs, cette population jeune est souvent confrontée à la triple addiction alcool-cannabis-tabac.

Les secteurs d’activité qui emploient à ce jour de nombreux intérimaires sont ceux du BTP, du gardiennage et de l’industrie. Ils recrutent sur des postes nécessitant vigilance et précision et qui rentrent pleinement dans le cadre des professions à risque décrites auparavant.

Les sociétés d’intérim et les entreprises qui accueillent ces intérimaires doivent donc être vigilantes lors de l’accueil de cette population à risque. Des actions de prévention et d’accompagnement sont fondamentales.

Le dépistage du cannabis au travail

L’article R 241-52 du Code du travail prévoit la possibilité pour un chef d’entreprise de pratiquer un test de dépistage de stupéfiant sur un salarié ou sur un candidat à l’embauche afin d’occuper certains postes. Néanmoins cette pratique doit être encadrée :

• le test doit être prévu dans le règlement intérieur de l’entreprise,
• les personnes concernées par le tests doivent être informer de l’objectif du test et des conséquences des résultats,
• le test est effectué dans le cadre de la médecine du travail et reste soumis au secret médical (seule une (in-)aptitude est prononcée par le médecin),
• pour des postes à risque, l’employeur peut demander au médecin du travail d’effectuer des tests périodiques sur le personnel.

Cependant, il n’existe aucune liste d’emplois pour lesquels un dépistage régulier est autorisé.

Le test de dépistage du cannabis : un outil de prévention

Aujourd’hui l’entreprise a un rôle majeur à jouer dans la prévention des drogues au travail. En effet, l’enjeu est double :

Pour le salarié
• meilleure compréhension des dangers des drogues,
• apprécie la prise en compte par son employeur de son bien-être au travail,
• contribution de l’entreprise à l’amélioration de sa santé.

Pour l’entreprise
• moins d’arrêts de travail et d’accidents professionnels,
• des salariés plus impliqués et plus vigilants,
• une image d’entreprise « responsable ».